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Nait-on gay ou lesbienne ou le devient-on ?

Nait-on homosexuel(le) ou bien le devient-on ?

Une question qui agace et qui fait débat et qui, même si elle n’est pas souvent posée, reste la question centrale dans la pensée collective. Alors comment se façonne le déterminisme sexuel d’un individu.

Nous pourrions nous interroger sur le fait que l’homme soit classé selon ses pratiques sexuelles pour commencer. C’est une tradition créée par l’église  qui a parlé de « sodomites », puis par la médecine qui a inventé le mot « homosexuel ». Nous pouvons donc souligner que cette classification a été inventée par des groupes extérieurs à l’homosexualité pour, en général, la disqualifier et la dominer.

Pour autant, il existe depuis plusieurs termes. Quand Obama fait référence aux « gays », les intégrant enfin comme une minorité reconnue lors de son second discours d’investiture, on se demande quelle est la différence entre les gays et les homosesexuel(le)s ?

Différence entre les gays et les homosesexuel(le)s ?

gay ou lesbienneLe mot homosexuel a été inventé par la médecine psychiatrique du 19ème siècle pour désigner une pathologie (une maladie). Ce mot est donc chargé d’une histoire lourde et un certain nombre d’homosexuel(le)s conscients de cela ont  suggéré une alternative dans les années 60 en proposant le terme de « gay » plus opportun, car justement plus positif. Aujourd’hui les deux mots sont d’usages. Le terme d’homosexuel(le) a perdu sa connotation médicale ( quoi que… ) et le mot gay est une alternative qui, pour autant, représente autre chose en occident, car il est associé à la gaypride par exemple (marche de fierté), mais les hommes et les femmes ayant des relations entre eux/elles ne se reconnaissent pas forcément dans ce que l’on voit où ce que l’on imagine lorsque l’on parle des gays.

Freud écrivait en 1905 dans son livre « les trois essais sur la théorie sexuelle » : « l’intérêt exclusif des hommes pour les femmes est aussi un problème qui nécessite d’être élucidé, car il n’est pas un simple fait fondé sur une attirance qui ressortirait en dernier ressort d’une nature chimique… «  C’est-à-dire que pour Freud il n’existe pas de caractère biologique de l’hétérosexualité. Ce n’est pas une donnée immédiate de la conscience. L’hétérosexualité est, au fond, aussi problématique que l’homosexualité ! Donc il est intéressant de constater que pour le fondateur de la psychanalyse, lorsque l’on nait nous ne sommes ni hétérosexuel(le) ni homosexuel(le).

Autrement dit, lorsque l’enfant nait, pas tout à fait comme une « page blanche », mais il nait avec une ouverture totale sur le plan de son identité et sur le plan de son orientation. Il est à la fois garçon et fille, très polymorphe sur le plan sexuel, donc fondamentalement bisexuel. Et puis il découvre le monde au contact des adultes et des autres enfants qui sont autour de lui. Le façonnage de son psychisme fonctionne davantage par « amputation » que par acquis. C’est comme si tout était ouvert sur tous les plans, et que petit à petit on lui apprenait à trier un certain nombre de choses selon ce qui lui est transmis. Mais bien évidemment, ces transmissions de la culture commune qui l’entoure, de ce que ses parents ont envie qu’il soit, de la façon dont son corps est façonné ( corps de garçon, corps de fille ), tout cela va influer la perception qu’il a de son orientation sexuelle et de son désir.

Il existe pourtant des enfants qui  veulent s’habiller de la façon du sexe opposé (voir le film : Ma vie en rose). Ces enfant là (appelés ‘les pink boys’ aux états unis pour les garçons) pour des raisons qui restent assez mystérieuses vont choisir très tôt une orientation avec des identifications préférentiellement de l’autre sexe. Le journal Libération écrivait à leur sujet que les ¾ de ces enfants devenaient gays. Cela semble assez logique. Prenons l’exemple de certaines cultures Inuits ou Polynésiennes. Lorsque les enfants naissent on leur assigne la place d’un ou d’une ancêtre décédé(e). Ils sont donc élevés en fonction du sexe de celui ou de celle qu’ils remplacent avec l’orientation et l’identification de ces derniers.

En occident il est vrai, que les parents n’encouragent pas ce type de comportement, mais on peut néanmoins s’interroger sur les assignations inconscientes de la part des parents vis à vis de l’enfant qui arrive, par exemple, après la disparition d’un être cher, ou à la suite d’aspirations personnelles avortées. Tout cela se transmet de manière inconsciente par le corps. C’est un peu le cas de ces enfants Pink boys, qui ne comprennent pas tellement pourquoi ils se sentent d’avantage identifiés à un rôle de fille.

gay ou lesbienneA ce jour, et en dépit de ceux qui laissent penser que l’homosexualité échapperait à l’influence sociale et aux choix individuel et que cela s’expliquerait à cause d’une formation génétique particulière les recherches à ce sujet, et il en existe un certain nombre, sur l’anatomie du cerveau ou sur le fonctionnement de celui-ci,  répondent qu’aucune étude ni analyse n’ont pu démontrer qu’il existait un déterminisme génétique sous-jacent démontrant des prédispositions à  l’homosexualité,  ni de relation de cause à effets d’ordre neurobiologique. Pas d’avantage de données scientifiques  favorisant la piste du déterministe hormonale puisque le cerveau de l’être humain, à la différence de celui des animaux, n’est pas régit de façon automatique par l’action des hormones. L’humain possède avant tout un cerveau unique en son genre qui lui permet de fonctionner grâce à des représentations mentales et grâces à des stratégies intelligentes qui ne sont, en aucun cas, dépendantes d’une programmation hormonales.

Si certain s’intéressent à une relation de cause à effet, à l’impossibilité de choisir son orientation sexuelle à un moment donné de son existence, c’est souvent d’en l’espoir d’en guérir… Là encore l’histoire est lourde de programmes et de procédés souvent dramatiques et parfaitement inefficaces, car inutiles. Procédés de guérison justifiant juste une volonté de hiérarchisation.

Alors pourquoi, depuis la nuit des temps, l’humanité, du moins une catégorie d’humain, s’acharne-t-elle à vouloir réduire une autre catégorie d’humain en fonction de son orientation sexuelle, qui n’est pas la norme commune certes, mais qui est dans toutes les cultures, dans toutes les populations, et dans toutes les époques présente chez à peu près 8 à 10% de la population ? !

Pourquoi vouloir contrer ses dispositions quasi naturelles de l’homosexualité ?

La psychanalyse nous éclaire en montrant la complexité de la sexualité humaine et, que justement, cette sexualité qui nous travaille, qui est conflictuelle à l’intérieur de nous fait se bagarrer dans notre esprit toutes ces instances « masculin/féminin » , « hétérosexuel/homosexuel », et  que cette haine, cette homophobie qui est très largement présente s’enracine au plus profond de nous à cause de ce que nous avons dû exclure de nous-même, de ce à quoi nous avons dû renoncer et détruire de nous-même autours  de ces potentialités.

Et le plaisir dans tout ça ?

L’humain est le seul à pouvoir dissocier l’acte sexuel de la procréation. Le désir n’est donc plus, nécessairement, désir de reproduction puisque les gens peuvent avoir des relations sexuelles sans envie d’enfant. Il existe dans nos sociétés des instances qui souhaitent encore contraindre l’espèce humaine à son animalité, en quelque sorte, en dictant : pas de sexualités sans visée procréatrice ! Pourquoi ? Peut-être parce que de manière plus subtile et inconsciente, il peut aussi s’agir pour beaucoup d’une crainte de ne pas avoir de descendance, donc de s’éteindre sûrement ou d’éteindre la lignée de nos pairs. Et là, la pression est grande puisque en refusant de poursuivre la voix normative, le chemin déjà tracé, on condamne d’une certaine manière sa généalogie… On marque par sa personne, on décide par son choix, la mort d’un héritage « historique »…  On ne transmettra plus la vie…

Du moins, il serait plus juste de dire on  » marquait  » la fin d’un cycle… Car, aujourd’hui, toutes ces normes sont en train de changer. Le mariage et la PMA pour tous, légalisés, permettront peut-être de libérez l’humanité petit à petit de ces maux vecteurs de si violents conflits entre les uns et les autres et tout aussi conflictuels à l’intérieur de chacun(e) d’entre nous.

Reste à savoir si la bonne question n’est pas, suis-je prèt(e) à être libre ?

Car l’orientation sexuelle nous venons de le voir, est avant tout influencée par beaucoup d’éléments lors de notre construction affective : l’éducation, les croyances ( interdiction/permission ), etc… Il est un temps où choisir celui ou celle que nous voulons être passe par la rupture d’avec ces consignes et diktats. Une phase de rébellion ou d’essai permet de (re)contacter notre identité refoulée en se mettant en opposition ou, au contraire, au diapason de ce et ceux qui nous a/ont formé. Il n’est pas facile d’être libre et en accords de ces apprentissages et de choisir en conscience celui ou celle que l’on veut devenir, puis de faire à nouveau confiance en celle/celui/ceux avec qui nous allons créer un avenir commun. Car c’est un peu de cela qu’il s’agit : Qui je quitte pour qui ?…

Alors il est important de souligner qu’enfin, et avant toute chose, on parle beaucoup de sexualité au sens premier du terme, mais « l’homosexualité » ou la « gay attitude » sont souvent et avant tout des choix affectifs, une « homotendance » naturelle, avant d’être une orientation sexuelle définie…

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